4° Conduire aux Etats Unis.



Au volant...




Si certaines activités aux USA relèvent de la Rock'n roll attitude, conduire dans le pays a plus à voir avec la papy attitude, et hormis quelques habitudes étranges à adopter, on ne s'y sent pas trop mal à l'aise.

Les Américains passent très jeunes un permis de conduire quasi symbolique avec des voitures automatiques.  L'usage d'une voiture étant obligatoire vu l'étendue du pays, beaucoup, trop jeunes ou trop âgés, ou peu disposés à l'exercice, ont une conduite incertaine. De plus, ils possèdent d'immenses voitures dont ils peinent à cerner les contours. C'est dire que sitôt qu'un Parisien s'approche à moins d'un mètre cinquante de leurs abattis, ils commencent à paniquer. Ils gardent donc des distances respectueuses.  Toucher "à la parisienne" les voitures entre lesquelles vous vous garez est considéré là-bas comme une collision.

Il n'y a aucun panneau routier, hormis un « stop » hexagonal et quelques panneaux jaunes avertissant de la présence de gibier. Tout le reste, y compris le stationnement et les sens interdits, est écrit en toute lettres. De plus, aucune de ces lectures n'est normalisée, ni dans sa taille, ni dans sa police, ni dans son emplacement. On passe donc sa vie à chercher où un petit malin a pu accrocher le panneau « one way » qui indique un sens interdit, et lorsqu'on cherche à se garer, dans quel arbre se cache le panneau comportant parfois jusqu'à dix lignes indiquant les jours et les heures, -compliquées- où on peut se garer et auxquelles on ne peut pas.

L'absence la plus gênante est celle du panneau "sens interdit"... On reste bêtement au milieu du carrefour pour déterminer si on peut -ou pas-, s'engager dans une rue...

La présence d'un parcmètre n'indique nullement que vous pouvez vous garer : il faut chercher le panneau facétieux qui vous indiquera à quel moment la vilaine machine veut bien accepter vos pièces, et même si elle veut bien de votre argent et pas seulement celui des riverains et titulaires d'un "permit".  Il y a les heures de balayage de la rue, les jours de livraison, et plein de créneaux horaires étranges détaillés sur des lignes et des lignes. Sinon, l'autre solution est de descendre de voiture, et de s'enfiler dans le détail la lecture d'une sorte de « mode d'emploi » du parc-mètre collé sur la bébête en forme de petite affichette écrite en toutes petites lignes pâlies par le soleil. 


Les feux rouges sont situés de l'autre côté des carrefours, ou, au pire, suspendus au milieu des quatre rues. Ce qui n'est pas une mauvaise idée dans la mesure où ils sont toujours visibles bien en face par le pare-brise. Plus de  contorsions comme en Europe pour les voir lorsqu'ils sont cachés par le toit ou les montants du pare-brise. Inconvénient: cela fait tache dans "le paysage". Mais aux USA, vu le nombre de fils électriques aériens, cela n'a plus d'importance...

Les rues sont beaucoup plus larges qu'en Europe, ce qui permet un mode de gestion, avec une file centrale « multi-usage » inconnu chez nous. Sur ces voies immenses, le « mode américain » permet une circulation fluide et facile. Il trouve par contre ses limites dans les villes anciennes où les voies deviennent plus étroites.



Les limitations de vitesse sont nombreuses et fantaisistes. Ça peut être n'importe quoi entre 20 et 70 miles par heure. Elles sont respectées à  +15 %, systématiquement. 35 = 40, etc... Il y a très peu de radars, aucun en ville et de rarissimes, mobiles, sur les highway, pour photographier quelques Porsches et quelques poids lourds qui s'oublient.

La circulation est généralement lente et calme sauf sur les autoroutes où, si le maximum absolu est bien de 70m/p/h, (113 kmh) arrondi à 75 = 120, aucune limitation spécifique ne concerne les poids lourds ! Ces immeubles roulants foncent à 120kmh comme tout le monde, doublent et redoublent à qui mieux mieux et ne sont pas astreints à se contenter des files de droite. Et là, ça fait peur. 



Il me souvient d'un rodéo de camions dans le désert du Nevada ou l'un d'eux a parcouru plusieurs centaines de mètres sur le terre plein central (aussi large que l'autoroute, souvent plus), soulevant un nuage de poussière qui a aveuglé tout l'autoroute. Je ne sais pas comment tout est rentré dans l'ordre après cette alerte, mais c'est le moment où nous avons eu le plus peur de tout notre périple. Comme nous roulions plutôt derrière, j'ai pu m’arrêter sur le talus de droite, et nous avons attendu dans la terreur, cachés dans notre nuage de poussière, de longues secondes qu'un nouveau mammouth viennent percuter tout le bazar par l'arrière. La poussière a disparu, le troupeau s'est remis en route... et nous sommes repartis en nous regardant comme des survivants hagards.



 Regardez ce camion. 
Le tracteur à lui tout seul est aussi long qu'un autobus: le conducteur possède derrière son volant une véritable caravane qui lui permet de s’affranchir des hôtels... Le tracteur pèse 12 tonnes, et sa remorque, au standard des conteneurs de 40 pieds (12,30m) pèse 38 tonnes. (4 de container+ 5 de chassis et de roues + 29 de cargaison.). C'est donc 50 tonnes qui vous déboulent dessus à 120 kmh sur les autoroutes américaines.
En Europe, c'est l'ensemble du poids-lourd, tracteur compris, qui est limité à 38 tonnes.

 Sur cette image, on voit bien les deux camions lancés dans les files de gauche à la vitesse des voitures... C'est nous, avec notre Chevrolet, qui roulons pépère (à 120 km/h) dans la file de droite !






Les vaches sacrées de la circulation américaines sont les piétons dont il ne faut pas s'approcher à moins de dix mètres. Si vous tournez, par exemple, la bienséance veut qu'on ne s'engage pas dans le carrefour tant que le dernier piéton n'a pas quitté le bout du passage clouté. Imaginer que vous aller vous engager et aller attendre le long des clous que le piéton soit passé pour tourner derrière lui est un fantasme de Parisien qui déclenche instantanément des injures et des appels au meurtre.

Nous n'aurons finalement vu que peu d'accidents, et presque tous résultaient d'un mauvais freinage suite à l'arrêt de la file qui précède. Car si les conducteurs américains gardent de larges distances à gauche et à droite, ils semblent n'avoir aucune notion des distances d'arrêt : les autoroutes autour des grandes villes sont à cet égard de véritables épreuves pour les nerfs d'un conducteur conscient.

En voici un où un automobiliste a du s'endormir. Ce qui est l'autre fléau du conducteur américain qui traverse des centaines de kilomètres de désert...



avec parfois pour se reposer et se restaurer... des lieux qu'on ne choisit pas toujours, parce que c'est ça ou  100 km de plus. ...






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