1° Préalable. Pourquoi les USA?



Toutes les photos peuvent être agrandies d'un simple clic.

Elles sont toutes prises par nos soins, sauf de rares exceptions, pour illustration, dont les copyright sont alors publiés.

Elles sont accompagnées de petites considérations sur les USA. 
MES considérations.

Les commentaires sont ouverts. Ils sont modérés, mais sauf injure, ils sont toujours publiés.

 On peut me contacter à  brethmasblog@free.fr









Carnet de voyage.....







Alors, pourquoi pas les U. S. A. ?...



Nombreux sont ceux qui ont déjà été aux USA. Quelques jours à New-York ou ailleurs avec un voyage organisé ou pour un congrès? Nous avons voulu, nous,  partir sur les routes. Bien sûr, ce n'est pas nouveau non plus. Mais cela peut donner envie, -ou pas- à ceux qui n'ont jamais envisagé le voyage de cette manière...

Tous les enfants ont un jour rêvé d'Amérique. Lorsque nous étions tous petits, c'était le monde du western, des Indiens, des colts et des cow-boys, des saloon enfumés aux comptoirs régulièrement dévastés par des brutes mal rasées aux dents sales et d'immenses paysages ocres et rectangulaires parcourus à cheval sur des musiques d'orchestre avec solos d'harmonica surgies d'on ne sait où.

Un des grands mystères de mon enfance fut de savoir pourquoi ces étranges Américains équipaient leurs bars de ces mêmes portes battantes que nous installions, nous, dans nos urinoirs. Avaient-ils quelque chose à cacher ? 

Puis vinrent le rock'n roll, les idoles et les longues voitures aux couleurs de friandises garées devant des bars restylés chrome, néon et formica, cette fois sans portes battantes, avec plein de blondes en maillot de bain autour.

Les néons s'allumèrent, et en grandissant, j'eus mes premiers blue-jeans, comme là-bas, et je collectionnai les 45 tours. Une autre époque.


Car si je suis revenu ébloui de beaucoup de ce qu'ai vu là bas, je dois dire que le plaisir était surtout celui des yeux. La nature est splendide, immense, variée. J'y ai vu des ouvrages d'art audacieux, des façons de faire intéressantes. Mais je ne ramène pas un souvenir global idyllique, loin de là.

J'y ai vu une société torturée entre ses idéaux qu'elle continue à brandir en ne les pratiquant plus, son libertarisme qu'elle persiste à afficher tout en s'effondrant dans un conservatisme chaque jour plus présent, et sa générosité qu'elle continue à chanter dans ses défilés entre deux rangées de maisons vides et de familles à la rue.

J'ai vu les Américains comme des enfants dans un magasin de jouets: les plus forts ont accaparé tout ce qu'il y avait de beau, et les plus faibles sont restés sur le carreau. Vous me direz: c'est pareil partout.
Sans doute pas à ce point, car le drame des USA, c'est que c'est un pays riche majoritairement habité de pauvres gens. Tout y est,  les moyens, les richesses naturelles. Ne manque que la volonté de partage qui ne fait pas partie du kit de survie livré par les pionniers fondateurs.

Ce blog sera avant tout un blog photographique. J'ai pris plus de quatre mille photos, dont je ferai un choix en sachant déjà que vont me manquer les clichés que je n'ai pas osé prendre : des familles entières campant dans des squares, parfois dans le jardin même de leur maison sous scellés, des banlieues qui semblent sorties d'une guerre... J'ai surtout photographié le beau et l'original, et un peu l'irrationnel. J'ai eu peur du laid dès lors qu'il touchait à l'Homme.

Je ne suis pas non plus journaliste. Si j'essaie de donner un sens à des souvenirs de vacances, je n'essaie pas non plus de ramener « la photo-choc ».

Je voudrais aussi éviter, dans les commentaires de ce blog, qui sont ouverts, un débat qui dégénère entre admirateurs et détracteurs de l'Amérique. Il y a dans tout, et dans les USA comme dans le reste, des réussites et des échecs. Chacune de ces occurrences est une leçon pour tous.

Pourtant, ma dose d'Amérique, je l'avais eue avant tout le monde. Fin des années 50 en jusqu'en 1966, la France était intégrée au commandement de l'OTAN et les Américains possédaient à Toul-Rosières une importante base aérienne. Or j'habitais Nancy... Si les familles des hommes du rang et subalternes étaient logés dans des villages construits à la hâte, dont les prestations rendaient d'ailleurs jaloux les Lorrains encore mal lotis à la suite des bombardements, les officiers, étaient, eux, hébergés   « in the land ». C'est ainsi qu'un commandant de je ne sais quel escadron de reconnaissance tactique devint notre voisin de palier, avec son fils du même âge que moi.
Je fus donc un des premiers petits Français des années 50 à avoir eu un environnement bilingue, des céréales au petit déjeuner, des pop-corn au dessert, et un tricycle électrique pour épater la galerie.

Toute ma vie, j'ai pensé aller un jour au Nouveau Monde, et de renoncement en impossibilité, ce voyage n'avait jamais eu lieu. J'ai bien eu une ou deux fois l'occasion d'aller à New-York, dans un cadre organisé, mais seulement deux jours. Je ne l'ai pas saisie. Pas mon style de dire « J'y étais », de prendre en courant une photo-preuve devant Manhattan, et de revenir par le premier avion. Je pressentais que New-York n'était pas « l'Amérique », mais seulement un « must be », et je l'ai vérifié. Je voulais voir les Américains, leurs villes, leurs campagnes, prendre une voiture, rouler dans le pays, aller au hasard dans les hôtels et les... -j'allais dire- « auberges ».., enfin, les endroits où ils mangent. Je voulais parler avec eux, partager un certain quotidien.

Et j'ai bien fait. Car ce voyage m'a montré les « limites du partage ». Partout où j'ai été reçu chez des amis que mon compagnon de voyage ou moi connaissions, l'hospitalité fut parfaite. Le contact avec les Américains est facile, ouvert. Mais sitôt qu'il s'est agi de se frotter aux institutions en tant qu'étranger, « l'huître américaine » s'est brutalement refermée sur mes doigts avec une désinvolture, voire une cruauté qui m'ont laissé de mauvais souvenirs.

J'ai quelques très vilaines aventures de ces contacts avec les institutions. Pas avec les Américains, mais avec leurs institutions et leurs lois.
Trois épisodes notoires : un refus de soins en rapport avec ma nationalité dans une pharmacie, une conversation surréaliste avec deux policiers, et une tentative de visite à Ground Zero. J'en parlerai au fur et à mesure du déroulement du trip.

Le catalyseur qui a rendu ce voyage possible est un ami, Morgan, qui y est déjà allé, rêve d'y retourner, et qui, en bon petit débrouillard, a déjà débroussaillé les mille embûches de la vie d’étranger et déroulé quelques tapis. C'est aussi l'époque du GPS et d'internet, qui sont des inventions extrêmement rassurantes, même si force est de constater que le monde s'est construit sans elles. Et puis c'est un petit coup de folie: il fallait, me concernant, partir avant l'âge où on ne profite plus aussi bien. Même si, complication supplémentaire, chacun de nous avait à la maison un compagnon que des obligations professionnelles obligeaient à rester en France. Nous sommes donc partis en célibataires forcés, en déroulant derrière nous les liens informatiques quotidiens vers nos amours respectifs.







La préparation du voyage.


Tout commence par une petite maison dont Morgan peut disposer à Hollywood. Ne vous faites pas d'illusions : c'est une très petite maison, très modeste, au fond d'une cour. Essentiellement composée d'une chambre avec un lit gonflable qui se dégonfle tout le temps et d'une salle de bains. Une courette avec un bananier, pas de table, pas de chaise. C'est dire la modestie du lieu.

La logique aurait voulu que nous partions de cette maison en louant des voitures, pour visiter la côté ouest, puis, après avoir traversé « L'Amérique continentale » en avion, que nous continuions notre périple sur la côté est d'où nous aurions repris l'avion pour rentrer. C'était compter sans la logique imparable des compagnies aériennes pour qui un aller-retour Paris-Los Angeles est infiniment moins cher qu'un aller Paris-Los Angeles assorti d'un retour New-York-Paris, pourtant beaucoup plus court... Ce n'est donc pas une fois, mais deux fois, que nous devrons traverser le pays, l'arrivée comme le départ ayant lieu dans l'aéroport unique de Los Angeles pour souscrire à la dictature tarifaire de « l'aller-retour ».

Nous avons donc loué une première voiture avec laquelle nous sommes partis de Los Angeles vers le sud, direction Las Vegas et le Grand Canyon, pour remonter ensuite par l'intérieur des terres vers San Francisco, où un ami nous hébergeait, visitant au passage Death Valley et Yosemite Park. Entre les deux, on frôle la fameuse « Zone 51 », célèbre pour sa base secrète et ses Aliens...

Après visite de San Francisco, un premier avion nous emmenait à Chicago, où était retenue une seconde voiture. De Chicago, nous passons quelques jours dans le Wisconsin, à Madison, où un copain nous hébergeait. Puis grand départ via Detroit et le nord du lac Ontario, donc par le Canada, vers les chutes du Niagara.

De là, une grande journée de voiture nous emmenait à New York, où nous passions trois jours. Puis Philadelphie, et Washington pour trois autres journées. Enfin retour de Baltimore (l'aéroport des pauvres de Washington) vers Los Angeles où nous nous réservions deux jours pour panser nos courbatures avant le grand retour vers Paris.

Mon regret : le budget et le temps qui ne nous ont pas permis de visiter la Louisiane et la Nouvelle Orleans...

Sur cette carte, les moins férus en géographie américaine peuvent visualiser les principaux points de notre itinéraire. A titre indicatif, nous avons parcouru 2800 miles (4510 km) avec la voiture sur la côte ouest, 2400 miles (3860 Km) avec celle louée sur la côte est de Chicago à Baltimore.
Le transfert aérien de San Francisco à Chicago représente 1900 miles, (3057 km), et le retour de Baltimore à Los Angeles 2280 miles, soit 3670 km.

L'ensemble de notre périple représente donc 8010 km en voiture et 6727 km en avion, soit un total de 14 737 km...


Seules les trois voitures de location et les deux traversées aériennes intérieures avaient été réservées de Paris avant de partir.


Eh oui, le pays est immense. En reliant les petits points rouge de l'ouest, on parcourt  4510 km, et en reliant ceux de la côte est 3860 km.  Reste tout le centre qui fera (ou pas)... (en fait sans doute pas...) l'objet d'un prochain voyage. Nos petites incursions loin des grandes villes nous ont donné une impression suffisante de l'Amérique "profonde".



Le hasard a voulu que notre voyage aller se déroule à bord du nouvel Airbus géant, le A 380, et notre retour avec le long courrier de Boeing, le Boeing 777. Alors, sans faire de chauvinisme, je vous le dis : voyagez Airbus. Les fauteuils sont plus larges, de quelques millimètres sans doute, mais ces millimètres sont importants lorsqu'il s'agit d'y passer plus de dix heures quasiment sans bouger. On a aussi plus de place pour les jambes. L'avion est également beaucoup plus silencieux, et bien mieux pourvu au niveau informatique. L'écran individuel est plus grand, les animations plus variées, et le petit GPS qui permet de suivre le voyage plus efficace.



La première chose qui attire l'attention en arrivant de France dans un aéroport américain, c'est l'âge du personnel. De nombreux gardiens, vigiles, policiers ont des cheveux blancs et des visages marqués. Faute de retraite, on travaille bien plus vieux aux États Unis.

Les policiers nous demandent une nouvelle fois ce que nous venons faire dans le pays, alors que nous l'avons déjà déclaré deux ou trois fois sur différents imprimés, et nous font jurer que nous ne sommes pas atteints d'une maladie contagieuse, et que nous n'introduisons dans leur paradis ni arme ni substance illégale.
Moyennant quoi, ils tamponnent notre passeport et nous lâchent dans la fosse aux lions.

Si vous imaginez que votre voiture de location vous attend, comme à Roissy, dans le parking sous l'aéroport, vous vous trompez. Il faut sortir dans les trois rues parallèles, de quatre voies chacune, qui passent devant l'aéroport, traverser la première sans vous faire écraser et aller sur un terre plein aléatoire attendre l'autobus de votre loueur de voiture. On le voit passer devant nous et aller s'arrêter cent mètres plus loin à deux mètres du trottoir. Course avec les valises, descente du trottoir, escalade du bus, qui n'est pas du dernier modèle « plancher bas » avec les bagages, et en route pour l'aventure.

La location de voitures d'un grand aéroport américain, éloignée du terminal de plusieurs kilomètres, repoussée aux confins d'une zone industrielle, c'est un parking de la taille d'un océan, avec, tous les trois cents mètres, un bâtiment aux couleurs des différents loueurs. Et même là, c'est encore compliqué : il y a les « prefered » et les pas préférés, dont nous sommes. Ce qui se traduit par une file de plusieurs dizaines de personnes, que je double avec insolence en brandissant ma carte d'invalide. Au début, je n'osais pas. Et puis 38° en plein soleil, au bout de quelques minutes, cela fait de vous un invalide en état de marche.

Nous voilà dans notre Chevrolet Impala. Elle était présentée sur internet comme le modèle de la catégorie « médium ». Sachant que nous aurions à parcourir de grandes distances, malgré les contraintes budgétaires, nous n'avions pas osé louer trop petit. Pour les USA, c'est une voiture moyenne. « Une voiture de Papy » me dira-t-on plus tard. Pour l'Europe, c'est une très grande voiture, avec plein de place pour les jambes devant et derrière, un coffre gigantesque et un moteur V6. Sur internet, elle était rouge. La notre est noire. Dommage. Je déteste les voitures noires.
Pour tout savoir sur la Chevrolet Impala 2012, cliquer ici.

Ceci dit, nous lui devrons une fière chandelle : nous allons parcourir 4500 km avec elle dans les pires conditions. Dans le désert du Nevada, la Vallée de la Mort et le désert de l'Arizona, la température moyenne sera de 45° avec des moments ou des endroits à plus de 50°.

Dans Yosemite Park, elle va gravir et redescendre en une seule journée trois cols de zéro à 3000 mètres avec des routes en lacets étroites et des pentes qui ressemblent par moments à des rampes de parking, le tout par des températures de plus de 40°. Nous allons faire des milliers de kilomètres de highway, ces semi-autoroutes américaines.

Pas un pet de travers. Malgré ces conditions exigeantes, la voiture nous a transporté sans faillir dans des conditions de silence et de confort appréciables. En attendant, elle supporte mes hésitations car je n'ai jamais conduit de voiture automatique et nous transporte vers nos pénates d'Hollywood.


Les motels

 Les motels ont été soit trouvés sur le bord de la route, soit réservés sur internet  le jour même du matin pour le soir en fonction de la route prévue pour la journée.



 Un resto en plein désert où nous avons mangé. L'eau est au compte-goutte. Pas de vaisselle: les repas sont servis sur un napperon de papier posé dans une corbeille en plastique, verres et couverts sont jetables.

Notez au passage qu'il est photographié d'une voie de highway alors qu'il se trouve au bord de l'autre. Cela donne une idée de l'importance des terre-pleins centraux.... Un highway américain "consomme" des surfaces déraisonnables de territoire. Un passage tous les deux ou trois miles permet de changer de voie et de repartir dans l'autre sens...




Celui-là, nous n'y sommes pas allés, ce n'était pas l'heure... Mais nous avons séjourné dans d'autres qui nous l'ont fait regretter...
La plupart des nuitées du routard automobile en Amérique se passent dans des motels, ces bâtiments longs et bas comme des élevages de porcs, où les chambres s'alignent le long de l'inévitable parking. Sous chaque fenêtre sévit un climatiseur. Lorsqu'on passe la nuit le long des chambres, on a l'impression de traverser une usine.



Les chaînes d'hôtellerie se sont emparé du concept, typiquement américain au début, et les ont multiplié comme des petits pains. Jusqu'au jour où il y en a eu trop... Et paradoxalement, ce sont les vrais motels américains tenus par des habitants du cru qui ont fermé, et les motels "industriels" qui sont restés sur le marché...  Avec un personnel salarié qui n'a pas les mêmes motivations qu'un propriétaire...

Il en résulte un grand nombre de motels abandonnés qui jalonnent les routes... et pas seulement la route 66...


©planesur66.over-blog


L'autre problème qui affecte les motels est beaucoup plus récent: il résulte des nombreuses expulsions des victimes des sub-primes. Car c'est rarement le chômage qui a provoqué l'expulsion: la plupart de ces gens travaillent, mais c'est l'augmentation démentielle de leurs mensualités qui a dépassé leur capacité de paiement.
Et donc,  nombre de ceux qui ont encore des revenus se sont réfugiés dans des motels, la famille s'entassant dans une chambre à deux grands lits pendant que la voiture, garée devant la porte, sert d'armoire et de garde-meuble.

Tout cela pour dire que les motels, ce n'est plus ce que c'était, même s'ils rendent encore de grands services.


Et comme dans toute l'Amérique, l'incontournable bible a succédé au pot de chambre dans la table de nuit. J'avais bien eu l'idée de les truffer d'images porno, mais nous avons eu autre chose à faire que de nous en procurer.




Quant aux restos, cela a été presque n'importe quoi qui se présentait à la bonne heure, de la baraque à hot-dog au classieux resto chinois d'Hollywood. La plupart étaient néanmoins des "hamburgers".  Et pas n'importe lesquels: figurez vous que tous ceux où nous sommes allés, tous sans exception, servaient "le meilleur hamburger des USA". Ben oui, quoi: c'était écrit dessus...
 On est modeste dans la restauration américaine.


Nous en avons trouvé des très cosy, dans de charmants petits villages,



où des veuves joyeuses se faisaient amener tout le plateau de pâtisserie pour exercer un choix difficile... (Maryland)



Nous nous sommes fait préparer de main de maître sur un coin de trottoir un "cheesesteak", la "spécialité gastronomique" de Philadelphie. On ne rit pas, merci.



Celui-là, c'est le chinois classieux d'Hollywood, avec l'usine à béton de l'autre côté de la rue.



Ici, à Venice Beach, les pigeons lisent le menu et observent les plats présentés



avant de choisir l'option buffet et de se servir eux-mêmes...



A Hollywood, une pizzeria, d'ailleurs assez bonne, avec vue sur la montagne.
(Grossissez l'image et regardez entre les deux palmiers)...



D'autres avec des patrons imaginatifs...


... et bricoleurs...



des barbecues d'enfer, comme dans les pubs de la télé. Et avec en plus, une voiture sur le toit...



Un Grec dont le patron nous a racontée l'Odyssée familiale...



Un autre pour constipés, avec couleurs spéciales laxatives, (Las Vegas)



Une pizza ambulante avec un four en pierre mobile... (Oakland)



Un spécial années 50. Même les clients sont d'époque...  (Petaluma, Californie, Nord de San Francisco)



D'autres, plutôt années 70, avec une patronne qui nous a dit "No plastic here" en me voyant brandir mon American Express... (Stockton, Californie, sud de Sacramento)



et dont le mari complotait un peu plus loin sur le thème ABO. (anyone but Obama)...



Nous avons fréquenté des établissements très branchés, (New York)




..d'autres affichant une certaine nostalgie pour l'Allemagne..
(Foyer de l'Université de Madison, -Wisconsin-)



Poussés par la faim, nous sommes entrés dans des palaces,



mais le resto était fermé.



pour aboutir au temple du football américain. (mais là, au moins, on a mangé..) (Washington).



La clim de celui-ci était si déraisonnable que nous avons préféré manger en terrasse par 35°... (Los Angeles)



et l'un des must fut cette guinguette jazzy de Chicago, au bord du Lac Michigan...



Mais ce qui est le plus extraordinaire, c'est que malgré la variété de ces restaurants, nous avons toujours mangé la même chose: Un hamburger en général avec fromage, des frites, de la Cesar Salad, (avec en général beaucoup de salade mais pas beaucoup de César...), le plus souvent avec du Diet Coke, la seule boisson avec l'eau qui ne contienne pas un kilo de sucre,  très rarement de la bière. (Chère...)


















2° Architecture et environnement.





En voiture !
(autrement, ce n'est pas possible...)


Les dimensions du pays ont organisé la vie autour du déplacement et de la mobilité. L'urbanisme incontrôlé en a accentué la tendance.  Même la  ville est faite pour la voiture.  La moitié de la surface des petites villes et des villages est occupée par des parkings, sans lesquels aucun commerce ne peut vivre. La moindre bourgade, en conséquence, s'étend sur des kilomètres, et le climat, Californie mise à part,  très chaud en été, très froid en hiver, n'incite pas à faire du vélo.




L'autoroute est reine. Elle est large, et le terre-plein central souvent plus large que l'autoroute elle-même. D'immenses portions de territoire sont dévolues à ces voies de circulation et à leurs échangeurs, souvent spectaculaires. GPS conseillé...

© Photo aérienne Yann Arthus Bertrand. -Los Angeles-

Ici, un autre nœud autoroutier à l'aéroport de San-Francisco...



Dans le centre des petites villes, un terrain qui se libère n'est pas reconstruit, mais racheté par les commerçants voisins ou par la ville, et transformé en parking. La valeur d'un parking semble supérieure à l'éventuelle arrivée d'un nouveau voisin. Hormis dans quelques rares métropoles, il n'y a pas de grands immeubles d'habitation. Chaque Américain a sa petite maison, indépendante, avec un terrain autour. Aller faire les courses est donc une longue expédition que seule l'automobile peut assumer, mais le mode de vie est ainsi fait que ce besoin n'apparaît pas comme une corvée.


La photo ci-dessous est révélatrice: elle est prise dans un petit village de la montagne d'Arizona. Nous sommes au centre du village. Pour que les habitants puissent continuer à fréquenter les échoppes de la rue principale, l'intérieur des pâtés de maisons s'est vidé. Seuls deux réfractaires se sont accrochés à leur maison et à leur arbre: ils vivent maintenant au milieu des parkings. Même la rue qui devait passer devant chez eux a disparu... Où irait-elle maintenant?








Autre photo: Nous voici garés près du bureau de poste de Coloma, petit village du Michigan. Les murs que vous voyez au fond du parking sont les "façades de derrière" des magasins qui donnent sur la rue principale, qui longe les arbres au fond.
Et que voici...




Plus significatif: dans le centre de certaines grandes villes, les enseignes "Parking" sont les plus grandes de toutes. On aurait préféré des enseignes de commerces ou de spectacles...  Des pâtés de maisons entiers, en plein centre-ville, sont dédiés au stationnement, tel celui-ci à San Francisco...


ou comme ici à Oakland:





Ou alors, comme ici, à Chicago, on bâtit des complexes "habitation-parking". Ce sont là, paraît-il, les appartements les plus chers de la ville...



Dans les très grandes villes, les propriétaires de parking font fortune. A Manhattan, garer une voiture une journée coûte plus de 60 dollars, (et 50 autres pour la nuit) assorti d'un superbe chantage: 2 heures = 7 dollars, mais impossible d'en prendre 3 ou 4...
Si vous dépassez deux heures, vous payez 10 heures. Dans les pays civilisés, on appelle cela de la vente liée, ou "vente forcée", et ça mène au tribunal. Ici, cette pratique s'appelle du business.



Les maisons ont un style qui varie avec les états. Ce qui leur manque, c'est souvent la qualité de la construction. Sur ces deux photos de San Francisco, le style victorien de la ville fait florès.

Profitez-en pour remarquer au milieu de la seconde les rébus et autres petits panneaux mystérieux que l'automobiliste doit déchiffrer avant de savoir s'il peut, ou pas, stationner à cet endroit. Qu'il s'y trouve des voitures ne signifie rien: ce sont peut-être des résidents, ou alors, tous, bien informés, vont quitter le lieu dans l’heure qui suit pour l'arrivée programmée d'une balayeuse....

 



Diverses autres habitations de "bourgades". Seules les zones résidentielles résistent à la dictature des parkings...















Ces images donnent une idée de la très faible densité de l'habitat en dehors des grandes cités.



Les fils électriques...


 La plaie des villes américaines, du touriste, du photographe, de l'observateur esthète, ce sont les fils électriques aériens. Sauf dans les très grands centres urbains, le ciel américain est encombré, rayé, zébré de fils électriques. Impossible de prendre une photo sans être gêné par cette toile d'araignée sous laquelle il faut vivre. Même les transformateurs sont accrochés à des poteaux de bois, prêts à choir sur la tête des braves gens. Il faut savoir, que, faute de modernisation, le réseau de distribution américain est toujours en 110 volts, ce qui nécessite des fils plus gros et cause des pertes de charge absolument record. Plus de 30% de la production électrique américaine se perd dans son transport...

Voici donc quelques fils électriques...



Vous pouvez voir que même les sites huppés et prestigieux ne sont pas épargnés par la toile d'araignée électrique...



 A San Francisco, ils aiment les complications. En plus du fatras habituel se croisent au-dessus de nos têtes la caténaire du tramway (550 volts, continu), et les deux fils du trolleybus. (1100 volts, alternatif).













Même la plus petite bourgade a droit, elle aussi, à ses chignons...



Nous parlerons des églises plus tard. Il y en a beaucoup, partout. Ici, deux, concurrentes,  face à face.















l'Amérique: un peuple branché....


L'urbanisation...



Avant que l'on ne construise  des cubes en béton et en verre, les maisons de ville étaient essentiellement de style flamand ou germanique. Le style des premiers migrants. En ce sens que c'est le pignon qui donne sur la rue, affichant à la fois la plus grande hauteur et la plus petite dimension du bâtiment, tandis que la construction se développe très profondément dans le pâté de maison. Tous les immeubles et les magasins anciens ont une très petite façade et une très grande profondeur.
L'usage de la brique, élément de construction prépondérant dans les pays du nord de l'Europe, est très répandu ici. De très grands immeubles sont même  construits en brique, ce qui ne séduit pas les architectes sur des sujets comme la solidité des structures et la résistance aux secousses sismiques...







Également très présents dans toutes les grandes villes à centre ancien (Chicago, New-York, Philadelphie), ces immeubles avec un sous-sol habitable à demi-enterré où résidaient, à l'époque, cuisiniers, valets et domestiques. Très britannique...







Les deux maisons les plus hautes sur la photo ci-dessus ressemblent bien à des maisons flamandes, et celle du milieu au-dessus du camion sur le cliché ci-dessous ne déparerait pas un canal d'Amsterdam...







Comme il n'existe pas de plan d'urbanisme ni d'occupation des sols, chacun fait ce qu'il veut sur le terrain qu'il possède... Il en résulte une grande quantité de murs aveugles qui déparent les alignements dans les villes...

Dans quelques villes animées, on tente, comme ici à Philadelphie de les masquer en les décorant:
















Mais d'une façon générale, on les laisse tels quels. C'est ainsi que les villes américaines donnent cette impression de "pas fini", de chantier en cours,  de "on a fait ce qu'on a pu après le bombardement" alors qu'aucune autre catastrophe qu'une trop grande liberté de construire et une absence de plan d'urbanisme ne sont à l'origine de ces laideurs.


















On observera que les maisons des westerns étaient déjà bâties sur ce type, un fronton souvent affublé d'un petit balcon "colonial"...
Comme le pays n'a pas d'histoire, une maison de 150 ans est vite classée "National Historic Landmark".  Comme le centre-ville de Jamestown ci-dessous, qui date de 1860...







Quant aux échelles de secours façon West Side Story, ce sont des rues entières qui sont bordées des deux côtés par ces amas de ferrailles très prisés des cambrioleurs.





La répartition des "classes de bâtiments" souffre également de nombreuses exceptions. Ce squat n'est pas dans le Bronx, mais aux confins de Little Italy et de Chinatown... Il y a certes des quartiers résidentiels, des huppés et des populaires, mais aucune directive ne vient contrarier ... l'exception.






 A Hollywood, en plein centre ville, entre Melrose et Hollywood Blvd,  et devant un centre commercial renommé, un pâté de maisons entier est occupé par... une cimenterie. Ou plus précisément par une usine à béton.