24° Philadelphie.









On the way to Philadelphie.



S'il y a beaucoup d'églises aux USA, et qui ne prêchent pas toutes la même religion, en voici une catégorie qui pullule tout autant: celles qui pratiquent l'occultisme.




Sans rapport avec ce qui précède, si ce n'est que seulement cinq cent mètres les séparent le long de la même route, très jolie mosquée avec gazons rasés de frais, climatiseurs et parking suivant les canons de l'american way of life.




Le trajet de New York à Philadelphie étant relativement court, nous prenons le temps de quitter le highway pour batifoler dans les petites villes. En voici une où nous sommes arrêtés pour déjeuner, et où nous nous sommes promenés à pied.

C'est Mount Holly, dans le New Jersey
Charmante bourgade qui ne possède pas moins de neuf églises différentes..
Dûment répertoriées sur un panneau à l'entrée du village, avec adresses et heures des services.




L'immeuble au fond à droite est un charmant petit restaurant où nous allons manger.



Le "County Council".  L'administration cantonnale... Si ce n'était le style des maisons et le désordre de leur implantation, ça a un petit aspect de campagne européenne...





Voici l'entrée de notre restaurant, au luxe un peu cosy et britannique. Plusieurs petits salons, et des terrasses en escalier au bord d'une étrange rivière qui ne coule qu'à certaines heures. 

C'est là que nous irons nous installer.



A côté de nous, une escadrille de veuves joyeuses se fait présenter le plateau des pâtisseries pour mieux choisir leur shoot chocolaté.

Les cochonnes: quand notre tour viendra, il n'y aura quasiment plus rien à choisir.



Presque sur chaque entrée de maison, on a installé, à l'extérieur, une table, un canapé, des chaises, un vase avec des fleurs. 

Nous nous disons avec un certain regret que ce n'est possible qu'ici. En France, tout cela disparaîtrait dès le premier jour...



L'ancienne caserne des pompiers, -avec son clocher et sa cloche dans le plus pur style local-  est devenu un café...


Le je-ne-sais-pas-quoi municipal... Tout pimpant...


Et dans la cour d'un collectionneur, une 4CV Renault en parfait état.
Même Morgan n'en avait jamais vu!



Stairway to paradise...


La mairie....



Un tailleur de robes de mariée dans la rue principale...



Et quelques rues littéralement couvertes de fils électriques.

Quand on imagine que ce pays est sujet aux tornades et ouragans, et c'est le cas précisément au moment où je rédige ce billet, -New York est sous les eaux-, comment-voulez vous que dans un pays où aucun câble électrique n'est enterré, le moindre coup de vent n'occasionne pas d'immenses dégâts.??






Là, on est sûr qu'il n'y a pas d'Amish! Toutes les maisons sont reliées une par une par-dessus la rue aux distributeurs d'électricité, de téléphone et de câble qui se trouvent au coin de la rue.


Non seulement, c'est fragile et dangereux, mais c'est carrément moche !



Imaginez vivre sous cette toile d'araignée permanente? Nous ne sommes ici qu'à 150 km de New York!!!


Dès qu'il y a un petit peu de sous, les choses s'arrangent curieusement.

Mais les lignes qui  desservent cette maison par en-dessous de son élégant gazon sortent de terre un peu plus loin: en cas de coup de vent, elle sera dans le noir comme les autres...



Juste après manger, nous avions trouvé celui-là qui nous a paru assez folklorique pour mériter d'être essayé. Pas de chance: nous sortions de table...


En route à nouveau vers Philadelphie, par le highway et les grands ponts dont les Américains sont spécialistes...




On note que Chinatown figure sur les panneaux en tant que telle...



Le premier abord, la gare, paraît plutôt rébarbatif.


Style nazi assez caractéristique!... Avec un nombre pair de colonnes...





Heureusement, le reste de a ville nous réserve d'excellentes surprises.








Les chiens sont bien soignés, en tout cas:  Ce magasin n'est pas une banale animalerie, avec des colliers et des brosses...

C'est un traiteur pour chiens, qui mijote des petits plats pour votre toutou préféré, tous les jours un choix de plats du jour, à emporter ou livrables à domicile...




C'est aussi une ville où les ménagères sont très actives: elles laissent même traîner leurs ustensiles sur les trottoirs...



C'est une ville qui se passionne pour le football (américain).
Témoin ce stade imposant.




C'est un ville où on lit beaucoup, témoin cette rangée de distributeurs de journaux au coin d'une rue:




C'est une ville où les opinions les plus variées sont respectées, puisque dans ce choix de journaux, on trouve celui-ci:



Nul doute qu'en France, il serait lacéré et dispersé dans le caniveau.

On trouve aussi des versions en espagnol des grands journaux locaux.  ("Washington hispanic" par exemple)


C'est aussi une ville où on bichonne ses grands ponts.
Celui-ci s'est sans doute enrhumé ?




Mais alors, là... Faut qu'on m’explique....

Le naïf qui a eu cette idée saugrenue n'a pas osé aller au fond de ses pensées, et surtout de leurs effets secondaires.
On a prévu deux urinoirs avec des "cache-couilles" pour abriter la pudeur de ceux qui ont un problème avec le sexe. 
Mais c'est la pire manière de les discriminer !!!

Cela signifie que pour huit "micteurs normaux", il y en a deux coincés. 
Difficile d’assumer pour cette minorité... 
Remarquez, si ça peut en "guérir" quelques uns de leurs préventions de ne pas oser aller s'installer au fond...

En allant au bout du raisonnement, cela signifie que sur dix usagers, huit pensent pouvoir utiliser l'urinoir très simplement et sans idée perverse, alors que deux ne pensent qu'à ça, prêtent aux autres les intentions qu'ils ont tant de peine à refouler en eux, et vont, en se plaçant dans les deux stalles du fond, non seulement se désigner à la vindicte publique, mais aussi militer publiquement contre leurs fantasmes comme tout bon homophobe américain qui, après un discours de haine,  se fait coincer avec la main dans la culotte d'un zouave.

Et ça en dit long sur les fantasmes du concepteur de ces surprenants lieux d'aisance! 




Après cet instant de haute philosophie, retour aux douches du motel, où se trouve une affiche provenant, semble-t-il, du campus universitaire...




en passant devant un restaurant où de toute façon, on ne mange jamais, mais encore moins dans celui-là:



et encore en passant devant un autre qui nous a bien fait rire:






Philadelphie,  la ville.


Vue de loin, Philadelphie apparaît, à l'instar de beaucoup de villes américaines, comme une plantation de béton au milieu de la géographie. 





Mais lorsqu'on s'y aventure, cela devient beaucoup plus intéressant: c'est une ville à taille humaine, avec de nombreux immeubles anciens  (anciens "version américaine" = 100 à 150 ans), des rues pas trop larges, des espaces  pas trop écrasés par les tours, et surtout avec une vie urbaine relativement tranquille.




Philadelphie est une cité historique majeure. C'est ici que furent rédigés la déclaration d'Indépendance du 4 Juillet, la Constitution des États Unis, La déclaration des droits (américaine) et les dix premiers articles de l'actuelle constitution.
Elle fut même la capitale provisoire des USA jusqu'à ce que l'immense chantier de Washington soit achevé.


Voici la photo qui "résume" la ville:  à gauche la cathédrale, suivie du temple maçonnique, et en face, le "City Hall", qui est une reconstruction du bâtiment du parlement  du XVIII° siècle, lorsque la ville avait vocation de capitale.





L'édifice est très spectaculaire, et on voit sa haute flèche de tous les points de la ville. C'est William Penn, fondateur de la ville et de l'état  (de Pennsylvanie), qui se dresse tout en haut.




Le reste de l'architecture est un heureux mélange de maisons du XIX°, de bâtiments commerciaux et industriels du XIX et début XX° siècle, entrecroisées dans un quadrillage autour de "Chestnut street" et "Wallnut street", la rue du Chataîgner et la rue du Noyer, croisées par "Broadstreet".





Elle n'est pas épargnée par les "bugs" typiques de l'urbanisme et de l'occupation des sols...





Certains immeubles hauts sont décorés davantage au somment qu'en bas...







Le musée d'art moderne de la Ville possède une enseigne pour le moins originale...




(Il s'agit d'un Grumman S2 Tracker...  mis en service en 1954)

Le parvis du City Hall  et le parc attenant sont malheureusement, ici comme ailleurs, occupés par un grand nombre de SDF...



D'un côté, il offre une vue sur les joyaux de la cité: cathédrale, temple et City Hall,



Et de l'autre, une perspective sur le quartier des affaires.






Philadelphie a toujours été une ville prospère. On y voit des immeubles d'affaires de toutes les époques, notamment certains grands, tout en pierre, assez spectaculaires.



Et très décorés.



La ville possède une spécialité gastronomique: le cheesesteak...
Pas très original, me direz vous...  Si: dans la préparation.
Au lieu d'être un empilement de couches, la farce du sandwich est hachée menu.
Steack, fromages, oignons, épices.

Des baraques en vendent à tous les coins de rue. 
Morgan a voulu essayer tout de suite. J'ai préféré attendre le soir dans un restaurant.

Voici la fabrication du cheesesteack de Morgan...


Le cuisinier fait virevolter ses couteaux et spatules comme un cuisinier japonais.



Nous partons à pied dans la vielle ville.
La tour du City Hall, au centre d'un plan en étoile fait de perpendiculaires et de diagonales, apparaît dans toutes les perspectives.




A Washington, qui est très étendu, nous recourrons à ce coûteux mais efficace système pour visiter la ville. Ici, le centre est "compact" et nous nous sommes contentés de les regarder passer.




La guitare géante du Hard Rock Café...
Dans un immeuble en brique bien agréable à regarder...





Les handicapés ont, pour prendre les vieux bus à plancher haut, un treuil élévateur très compliqué. Il y a encore très peu de bus à plancher bas aux USA... 
Par contre, tous ont ce porte-vélo sur le pare-choc avant.











 Les Quakers....
Bon, travaillez un peu... Cherchez aussi sur Google si vous ne savez pas.

En deux mots, les Quakers sont un mouvement de spiritualité personnelle né en Angleterre à la fin du XVII° siècle. L'idée du départ s'apparentait à celle de la franc-maçonnerie.

William Penn en fut un des militants les plus actifs. Persécuté là-bas, il s'exila en Amérique où il fonda la Pennsylvanie, et sa capitale "Philadelphie", étymologiquement en grec "Ville de la fraternité".

C'est sa statue qui domine toute la ville, en haut du dôme de l'hôtel de ville.
Les Quakers fondèrent une banque "morale", dont il reste le bâtiment...







L'urbanisation sauvage des villes américaines laisse des surprises, en plein centre-ville.


Fondé en 1815, le Wallnut Theatre est le plus ancien théâtre des U.S.A a avoir fonctionné sans discontinuer depuis sa fondation.

Marlon Brando, Jane Fonda et Audrey Hepburn y ont joué.
Des duels de campagnes présidentielles y ont été organisés, dont un célèbre avec J.F. Kennedy.




Le quartier de l'Université.














Alors que les beaux théâtres ne manquent pas, un centre culturel tout neuf...


et une photo de l'intérieur...



Les anciens grands immeubles en briques. 
Vers le haut, il doit y avoir quelques palaces avec terrasses, grands salons avec hautes fenêtres, etc...


Avant de mourir, je veux...










Billie Holiday possédait cette maison à Philadelphie. Non loin du quartier des théâtres.


Un orphelinat juif.  Nous sommes dans la "ville de la fraternité"...


L'église de Broad Street. (de la grand rue).


Et son entrée de service.... pas vraiment dans la grand rue.




L'entrée d'un grand hôtel historique...



Siège d'un festival de musique réputé, Philadelphie a créé, comme à Hollywood, un "walk of fame" sur le trottoir de Broadstreet, avec le nom des musiciens prestigieux qui ont participé à l’événement.


On y trouve entre autres, les noms de Jimmy Smith, Stanley Clarke, Samuel Barber, Mario Lanza, Bill Haley, Dizzy Gillespie, John Coltrane, Chubby Checker, Marian Anderson, Ella Fitzgerald, etc...


Wells Fargo fut fondée à la fin du XVIII° siècle, pendant la brève période où Philadelphie fut la capitale des Etats Unis. Elle y a gardé son siège.



La maison de l'Union League.  Celle de Philadelphie est la plus ancienne. Ces ligues furent fondées avant et pendant la guerre de Sécession pour défendre l'unité fédérale du pays. La plupart existent encore. 

Celle de New York est également célèbre: elle a fondé le Metropolitan Museum et  offert le socle de la statue de la Liberté.

L'immeuble en briques de l'Union League de Philadelphie est un  "Historical landmark".








La nuit tombe.
C'est l'heure d'aller déguster le célèbre cheese-steack. 
Pas de quoi tomber à la renverse.
Pourtant, sur le resto où nous sommes allés, c'était bien affiché:

"Ici le meilleur cheese-steack de Pennsylvanie".



Du pain, de la viande, du fromage et des oignons. Déjà vu ça quelque part?

Ce qui rend la nourriture américaine fade et monotone, c'est l'omni-présence du pain. En Europe et autour de la Méditerranée, il reste hors de l'assiette.
Aux USA, on vous sert des assiettes de pain avec quelques garnitures.
Le sandwich est élevé de son rang de casse-croûte à la dignité de plat principal. Les convives s'extasient de la présence majoritaire de ce pain trop blanc et indigeste sur leur assiette.
En Europe, le pain accompagne la viande, ici, la viande et le fromage en lamelles décorent sa majesté le  mauvais pain sans fibres et trop chargé de gluten.
Le monde à l'envers.
Vivement un bon cassoulet ou une savoureuse blanquette.


Retour sur le parvis du City Hall à l'heure des illuminations.


La Grande Loge Maçonnique de Pennsylvanie, que nous visiterons demain, brille de tous ses feux.



Une statue de Benjamin Franklin, qui vécut à Philadelphie, symboliquement occupé à imprimer la Constitution des Etats Unis, rédigée dans cette ville.


Et un petit montage, sans doute restant d'un concert, devant la grande fontaine. 
La nuit tombe et les SDF reprennent possession des lieux.










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